Depuis quelque temps, l'administration publique ivoirienne est secouée par une affaire de prime trimestrielle, qui cristallise les attentions, et suscite la colère de milliers de fonctionnaires et agents de l'Etat. En effet, s'estimant lésés, voire victimes d'une inacceptable injustice, ils ne cessent de taper du poing sur la table pour rappeler au Gouvernement son devoir d'équité et de justice sociale à l'égard de tous les citoyens, notamment le personnel de la Fonction Publique de Côte d'Ivoire.

En vue de protester vigoureusement contre le fait de ne pas bénéficier de primes trimestrielles, contrairement à d'autres fonctionnaires, de nombreux enseignants sont entrés en grève les 15, 16 et 17 octobre 2024, aussi bien à Abidjan qu'à l'intérieur du pays; un débrayage qui a eu l'avantage de réveiller brusquement le Comité Consultatif de la Fonction Publique et d'ouvrir les négociations, de manière à corriger les incongruités consacrant une administration publique à double vitesse.

Dans la dynamique d'information de l'opinion nationale et internationale, relativement à cette affaire de prime trimestrielle faisant couler beaucoup d'encre et de salive, plusieurs acteurs ont été invités à l'émission de décryptage de l'actualité, dimanche dernier sur NCI. A cette occasion, Monsieur Soro Gninagafol, Directeur Général de la Fonction Publique a fait une révélation de taille, en ces termes: "Sur 33 ministères, il y en a 16 où les primes trimestrielles sont payées"; une information qui a fait l'effet d'une bombe auprès de nombreux agents de l'Etat ne bénéficiant d'aucune prime trimestrielle et vivant dans une précarité insoutenable, qui étaient loin de s'imaginer que près de la moitié des fonctionnaires de Côte d'Ivoire jouissent paisiblement de primes trimestrielles, issues des deniers publics.