Ce défenseur des droits des agents pénitentiaires n’a plus donné signe de vie depuis qu’il a quitté la maison centrale d’arrêt de Bamako, en milieu de journée. Avant de partir, il a simplement informé deux de ses collègues qu’il se rendait à un rendez-vous, sans fournir plus de détails. Depuis, ses proches et collègues sont sans nouvelles de lui. Un de ses téléphones a continué de sonner jusqu’au samedi, puis s’est éteint, tandis que son second téléphone reste toujours hors service.

Cette disparition intervient quelques jours après la diffusion d’une vidéo dans laquelle Daouda Konaté exprimait des critiques acerbes à l’encontre des conditions de travail des surveillants de prison, en attribuant la responsabilité de cette situation aux autorités.

La vidéo, dont l’authenticité a été confirmée, a fait l’effet d’une onde de choc. Dans ce message, Daouda Konaté n’hésite pas à dénoncer les conditions de travail jugées inhumaines que subissent les surveillants de prison maliens. Il évoque notamment des charges de travail insoutenables, signalant qu’un seul surveillant est parfois contraint de gérer jusqu’à 250 détenus, une situation qui met à rude épreuve la sécurité des agents. Konaté s’en prend directement au ministre de la Justice, le décrivant comme « un homme qui ne connaît rien à l’administration pénitentiaire », et fustige son manque d’action face à des problématiques pourtant critiques.