Cette citation s'inscrit dans une tradition de critique de la démocratie inaugurée par Platon. À la question «  Qui doit gouverner  ?  », celui-ci répond qu'il ne peut s'agir que d'une aristocratie de philosophes, où la raison dominerait. Pour lui, la démocratie est un régime décadent, dirigé par un peuple ignorant soumis à ses passions. Quoique l'esprit des Lumières ait montré que seule la démocratie est à même de traduire, dans le contrat social, la liberté de la nature humaine en liberté politique, cette critique a connu un regain de notoriété au début du XXe siècle.

Comment expliquer en effet qu'un peuple libre de s'auto-déterminer ait pu porter Hitler au pouvoir  ? C'est que la démocratie contient les conditions de ses dérives. Limiter les libertés politiques est tentant pour ceux qui détiennent le pouvoir en temps de crise. C'est le cas en 1947 en Grande-Bretagne, lorsque le gouvernement travailliste de Clement Attlee veut réduire le pouvoir de veto de la Chambre des lords. Churchill s'y oppose, rappelant que, si la démocratie a des tares qu'il faut combattre, elle reste le seul régime à même de lutter, du fait de la légitimité qu'elle tient du peuple, contre ses propres imperfections.

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Si ce fils d'un lord anglais et d'une riche Américaine ne brille pas à l'école, il devient rapidement correspondant de guerre, puis député conservateur en 1900. Son ascension le mène jusqu'au poste de ministre de la Guerre et de l'Air (1919-1922). Dans les années 1930, Churchill se consacre à ses passions – la peinture et l'écriture – tout en alertant l'opinion publique sur les dangers du nazisme.