La tension monte d’un cran à Kinshasa autour du service de covoiturage Yango, pris dans une spirale d’irrégularités administratives, de mécontentement croissant chez ses chauffeurs partenaires et de pression exercée par les autorités congolaises. Ce service, bien que moderne et prisé pour ses fonctionnalités technologiques avancées, opère dans une zone juridique grise qui soulève de nombreuses interrogations sur sa légitimité, sa transparence et son impact économique.

Selon des sources concordantes, Yango, dirigé par Eric Bemba, ne disposerait pas d’agrément requis pour être reconnu officiellement comme un service de transports en République démocratique du Congo. L’absence de documents administratifs complets remet en question la régularité de ses activités à Kinshasa. “Yango n’a pas de documents d’agrément. Il opère en dehors du cadre légal et échappe ainsi à tout contrôle structuré de l’État”, affirme un chauffeur partenaire sous couvert d’anonymat.

Le modèle économique de Yango repose sur un partenariat avec des sociétés privées de transports. Le service ne possède aucun véhicule propre mais s’appuie sur des particuliers, qui inscrivent leurs voitures sur la plateforme. En échange de cette visibilité et de la gestion des courses via l’application mobile, Yango prélève 30 % sur chaque course effectuée. Ce système, bien qu’efficace sur le plan technologique, échappe partiellement à la régulation nationale, notamment en matière fiscale.